Ar Bobl (1904 - 1914)

Le journal de Taldir Jaffrennou: "le Peuple"

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14/08/2023

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LES  TETES  D'AFFICHE: TALDIR, SES AMIS ET COLLABORATEURS, SES ADVERSAIRES...

A)  François Jaffrennou

1) L'homme privé

 Le mariage de Taldir, âgé alors de 29 ans, avec Jeanne Le Touz, demoiselle de 17 printemps, a lieu à l'église de Carhaix le 7 janvier 1908

 Le couple aura deux enfants

 Un accident évitable qui eût pu être mortel, en février 1907

 

An Ankou a oa o tremen  mez n'antreaz ket en ti..

   An Ankou tougn a oa d'ar iaou 27 a viz C'houerver, o tremen dre ru ar gar, just d'ar mare ma oan gwintet var lein eur skeul o lakaat ioul d'ar rojou.

  Ar skeul a ziskaraz n'oun penoz, hag e oan sklapet var ma fenn var ar pave mein elec'h a chomiz fatiket. Dizouget var eur gwele, ec'h on bet pemp heur etre ar vuez hag ar maro. Dre c'hraz Doue, ha dre sket an dud e vedisinerez hag ar vignoned, ar walen a zo pellaët, hag ar iec'hed a zo dizroet var e giz.

   Bennoz a lavaran a greiz kalon d'an holl, anavaet ha disanve, pere deuz teurveet kemer interest ebarz ma stad.

Fanch


La mort  vint mais n'entra pas dans la maison.

  La mort aux mains crochues s'en vint le jeudi 27 février, par la rue de la gare, alors que, grimpé sur une échelle, je huilais des mécanismes.

    L'échelle dérapa je ne sais comment, et je fus projeté la tête la première sur le pavé de pierre, où je restai inconscient. Transporté sur un lit, je restais conq heures entre la vie et la mort. Par la grâce de Dieu et et la science des médecins et les soins des amis, l'épreuve prit fin et je recouvrai ainsi la santé.

   Je bénis du fond du coeur tous ceux qui, connus et inconnus, ont daigné porter intérêt à mon état.

François

  

 Ar Bobl, 9 mars 1907
 Traduction: Jean Yves MICHEL, novembre 2018

 

2) L'humoriste:

 Taldir, lassé, comme maints Carhaisiens, de l'impunité dont bénéficient les voleurs de tout poil qui sévissent dans la capitale du Poher, réclame à plusieurs reprises la création d'un commissariat. Dans l'édition d'Ar Bobl du 26 novembre 1910, il publie la petite merveille humoristique que voici:

"Les lapins, eux aussi, réclament un commissariat de police. Ces pauvres bêtes sont, chaque nuit, dérangées dans leurs habitudes. C'est ainsi que le clapier de M. Jean Solu, rue de Callac, a été dépeuplé dans la nuit de mardi à mercredi, sans que l'on sût si les lapins avaient pris la clef des champs ou plutôt celle de quelque garde-manger"

On notera l'emploi judicieux du subjonctif

 

3) Le polémiste

Il exerce sa verve et son esprit caustique sans retenue; en ligne de mire, surtout,les "blocards", radicaux anticléricaux de Carhaix et d'ailleurs..

   "Keraez - Petite risposte à un anonyme.

   La Démocratie, feuille de chapelle blocarde, veut bien entrer dans mon différend avec un ecclésiastique de la région. Je dois dire que ce journal s'est mêlé de ce qui ne le regarde pas et qu'il se fait, bien à tort, des cheveux d'une affaire à laquelle aucun esprit sérieux n'a attaché d'importance.

   Mais il a si bon coeur... et son correspondant carhaisien a si mauvais goût et si pitoyable style. Ne dirait-on pas  qu'il sabote la grammaire ?

   Merci tout de même à ce pauvre radical qui s'intéresse à la rédaction d'Ar Bobl. Elle ne s'en portera ni pire ni mieux.

    Merci surtout d'avoir écrit que nous étions des "adversaires sérieux". Quel mérite à cela ? Nous n'avons affaire ici qu'à des clowns, auxquels les appétits tiennent lieu d'opinions.

     Il est à constater que lorsque les bons blocards de Carhaix sortent du prudent silence qu'ils observent aux Assemblées et aux Commissions, ce n'est que pour écrire des âneries.

    De grâce, taisez-vous donc toujours, Messieurs !

    F.J.

 

Ar Bobl, 3 octobre 1908

 

Cela lui vaut quelques avanies, dont celle-ci: un journaliste du Nouvel Avenir, feuille de gauche, proche du Cri du Peuple, le stigmatise ainsi: "le barde Jaffrennou, directeur d'Ar Bobl (est) une sorte de chef de Chouans modernes"  (ar Bobl, 19 novembre 1910)

 

    Taldir est atteint moins douloureusement, en 1911,  par le journal de droite Bretagne nouvelle ...

 

A ieo klerikal

   Ebarz ar respont a neuz kaset d'in var ar Bretagne nouvelle an Aot. de Saint-Ivy a neuz goulennet diganin: "Perag n'ho peuz hijet divar o chouk ar ieo klerikal-ze pehini a dle poueza pounner var ho diouzkoaz a Gelt digabestr ?" 

      Ar "ieo" ne neuz biskoaz pouezet var ma diouzkoaz. Savet on bet da genta en eur skol lak gant eur mestr-skol hag a meuz doujanz evitan bepred. Goude-ze on bet kaset da skolajou ar veleien, da genta da Wenwamp, goude da Sant-Briek. N'on ma fieroc'h na difieroc'h gant-ze. Mez na meuz ket da glemm var ma mestrou evit pez a el euz an diskadurez a roont.

 [...] N'oun ket kavet neblec'h kelennerien skianteroc'h evid relijiuzed Sant-Charlez: ar re-ma a aotree d'in prena al leoriou a garen, skriva da biou a garen, zoken da brotestanted ar Vro-Saoz, lakaat artikou er journaliou, etc..

    Evid pez a zell an devoriou a relijion, goulennet e vije eur minimum digant an holl; mez an hini ne oa ket gwall devod a oa koulz deut evid an hini a oa pius.

   Arru en oad den, ha bet zo lakeet eur ieo d'in ? M'hen asur n'euz deut biskoaz beleg a-bed da c'hourc'hemenni d'in petra ober ha petra chom heb ober.

   Eun chaloni a oa deut eur wech da 'n eme veka da rei e varn var artikou skrivanerien Ar Bobl.

   "Teurveet, Aotrou Chaloni

     Ar glaouer zo mestr en e di"

François Jaffrennou

Le joug clérical

  Dans la réponse que m'a adressée, dans Bretagne nouvelle, M. de Saint-Ivy, il me demande: "Pourquoi ne vous êtes vous pas débarrassé de ce joug clérical qui doit peser si lourdement sur vos épaules de Celte  libre ?"

   Le joug n' a jamais pesé sur mes épaules. J'ai été élévé d'abord, dans une école laïque, par un maître pour lequel j'éprouve toujours du respect. Ensuite, on m'a envoyé chez les Religieux, à Guingamp, puis Saint-Brieuc. Je n'en suis pas plus fier ou moins fier. Mais je ne me suis jamais plaint de l'enseignement de mes maîtres.

   [..] Je n'ai trouvé nulle part des enseignants aussi savants que les religieux de Saint-Charles: ceux-ci m'ont autorisé à acheter les livres que je prisais, écrire à mes correspondants préférés, et même aux protestants anglais, insérer des articles dans des journaux, etc..

   Pour ce qui concerne les devoirs religieux, il nous était demandé un minimum. Mais celui qui n'était pas spécialement dévot était accueilli au même titre que celui qui était pieux.

    Parvenu à l'âge d'homme, on m'aurait imposé un joug ? Je certifie que jamais un seul ecclésiastique ne m'a ordonné ce qu'il fallait ou ne pas faire.

      Un chanoine est venu un fois se mêler de juger les articles des rédacteurs d'Ar Bobl.

    "Permettez, Monsieur le Chanoine,

       Charbonnier est maître chez lui""

François Jaffrennou

Ar Bobl, 4 mars 1911 Traduction: Jean Yves MICHEL, décembre 2018

 


 

   Voici la signature manuscrite de François Jaffrennou, au bas d'un article paru dans l'édition du 19 novembre 1910

[PNG] signature Jaffrennou 19 11 1910

4) Le barde

 

 Brest, 1908 .   A l'extrême-droite, se tient le druide-barde Taldir ab Hernin (Front d'acier fils d'Hernin) en tunique blanche, tête haute et moustache en bataille.  Il est âgé de vingt-neuf ans...

 

                 [PNG] taldir en barde

                                    Ar Gwir eneb ar Bed !  La vérité contre le monde !

     Avoir raison contre le monde entier . "Avoir toujours raison est un grand tort" est le titre des mémoires d'un homme politique de la IVe République, Edgar Faure...

    Deux éléments de réflexion à noter: d'abord, le druidisme, au cours de sa première phase d'existence (de 1899 à 1927) est anti-chrétienne; ce qui a dû conduire le très catholique Taldir à s'interroger... Lorsque François Jaffrennou prend les rênes du mouvement druidique et bardique en 1927, il réhabilite le christianisme. C'est ainsi, lors du Gorsedd d'Huelgoat, en août 1929,  la cérémonie débute par une messe célébrée à 8 heures et que des trublions "Breiz atao", farouchement athées et francophobes, viennent troubler le déroulement  des célébrations et discours. A partir de 1982, druidisme et christianisme ssuivent à nouveau des chemins séparés: les cérémonies druidiques ne comportent plus de messe et les prières ne font plus référence à Dieu.

   Ensuite, la cohabitation breton-français. Taldir était trop habile manieur de la langue de Molière pour réclamer la suppression de son usage en Bretagne. En juillet 1999, le Grand Druide réclame, dans un discours prononcé à Hanvec l'abolition de l'article 2 de la Constitution de la République française:"Le français est la langue de la République".

                                                              Taldir caric 2.JPG

   Taldir croqué par Poirier  - caricature parue dans ar Bobl en 1913.

 

Taldir âgé_red 500

 Taldir à la fin des années trente; s'il a abandonné la parution de ar Bobl depuis août 1914, il collabore à l'Ouest-Eclair et dirige la revue bretonnante an Oaled (le foyer). Il est aussi marchand de cidre...

 

lette de Taldir 1954.JPG

Fac-similé d'une lettre autographe de Taldir adressée depuis Bergerac à son ami le médecin carhaisien Menguy en 1954. Jaffrennou y évoque sa disparition prochaine et les modalités de ses obsèques religieuses à Carhaix. Il cite le poète latin Horace: "la dernière heure, tu ne la cherches pas, tu ne la crains pas"

   Il faut signaler que Taldir enregistre à Paris en octobre 1910 un "disque" de 10 chansons en breton

 


B) François Jaffrennou: son "brain trust"

 

Les  caricatures qui suivent ont été publiées dans ar Bobl en 1913. Elles concernent des intellectuels concourant au "mouvement breton" dans ses formes littéraire, poétique, journalistique...

 

[PNG] Berthou red

" M. Yves Berthou (Kaledvoulc'h)

Grand Druide du Gorsedd de Bretagne

Alouette du Pays Trégorrois

Et ingénieur de la Maison Niclausse

(construction de chaudières pour cuirassés)"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

[PNG] Botrel red

"M. Théodore Botrel

de l'Académie...bretonne

Le Poète du Cidre doux et de la bonne chanson avec lesquels il a fait le Tour du monde"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[PNG] Duhamel red

"M. Bourgeault dit Maurice Duhamel

Rédige les Chansons de France ; a enregistré les airs des Guerzennou Bro-Gwened ; a écrit l'accompagnement des Kanaouennou Taldir (Pathé)"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"M. Léon Le Berre (Ab Alor)[PNG] Le Berre red

Ancien Président des Gais Escoliers bretons de Rennes

Rimeur en "brezonecq" et "vieil françois" 

Secrétaire en premier de la F.R.B.

Et chroniqueur quimpérois en cette gazette"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[PNG] Le Braz red

"M. Anatole Le Braz

Professeur à la Faculté des Lettres de Rennes

Membre de l'Académie bretonne (non acceptant)

Conférencier délégué par l'Armorique à l'Amérique

Manie la plume aussi bien en breton qu'en français"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[PNG] Le Floc'h red"M. Loeiz ar Floc'h (Stourmer)

Le Barde marchand-forain

Vend aux paysans de l'ammoniaque et des plaques de voitures et conte aux Bretons de merveilleuses histoires"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[PNG] Radiguet red

 

 

""Le Dr Lionel O' Dogherty Radiguet, D D.O.O.V.

Pancelte intégral (Hibernien, Armoricain, Allobroge)

Gardien de l'archichapître de Saint-Ursanne (Suisse)

et Archidruide exotérique (in partibus) de l'île d'Ouessant"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hervé Diraison, qui fut l'une des plumes originelles d'ar Bobl, décède en 1908  (Ar Bobl, n° 210, , 2 janvier 1909 , notice nécrologique)         

"M. Hervé Diraison.

   M. Hervé Diraison, rédacteur en chef du Courrier du Finistère et vice-président du syndicat de la presse finistérienne, est décédé à Brest, le 26 décembre (1908) à  l'âge de 38 ans.

    Nous suivions avec une inquiétude émue la marche inexorable de la maladie dont il souffrait cruellement depuis un an déjà et, en dépit de laquelle, il continuait à rédiger le journal dont il avait la direction.

    [...] Il y a huit jours, son état s'aggrava. M. Diraison fut pris de suffocations qui l'épuisèrent rapidement. Enfin, samedi dernier [...] il mourait dans la soirée, ayant à son chevet sa femme et son jeune fils.

    Diraison fit ses premières études au collège de Pont-Croix, puis il fut admis à la Faculté de médecine de Lille. Deux ans plus tard, il revint en Bretagne. On lui proposa la direction du Courrier et il accepta pour pouvoir rester auprès des siens qui habitaient Collorec.

      Ce n'est pas seulement une intelligence que la mort vient d'éteindre, c'est aussi un homme excellent, un vaillant lutteur, qui a certainement abrégé son existence au profit d'une cause qui lui était chère.

     Pendant dix ans, il communiqua à ceux qui lisaient ses articles, la flamme qui réchauffait son coeur et vivifiait son esprit. Diraison était un Breton convaincu et nous nous rappelons encore avec quelle joie il salua l'apparition du premier journal régionaliste, Ar Bobl. En 1904-1905, il nous honora maintes fois de sa collaboration. Ses articles, signés H. Claude, étaient très goûtés de nos lecteurs.

  Dans cette douloureuse circonstance, nous adressons à la famille de ce très regretté confrère, l'expression de nos sincères condoléances"

  

 

 

C) Les adversaires de Taldir

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Louis Dubuisson (1842 - 1914). Médecin. Conseiller municipal, puis adjoint au maire, enfin maire en 1912 de Châteauneuf-du-Faou. Conseiller général du canton de Châteauneuf-du-Faou - Député élu en 1898, réélu en 1902, 1906, 1910. Radical modéré. D'abord anticlérical et se situant résolument à gauche, mais adversaire des socialistes. A la fin de sa carrière politique, il se rapproche politiquement de l'Eglise (il désapprouve la Séparation des Eglises et de l'Etat) sans pour autant être pratiquant. Taldir, qui l'a combattu en 1906 et 1910, lui reproche d'être un piètre bretonnant, d'être "près de ses sous", peu élégant, d'empester le tabac et le surnomme: "le Révérend Père abstentionniste" et aussi le "Père la Pipe" comme le montre la caricature qui suit..

 

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   Caricature de Dubuisson, député de la deuxième circonscription de Châteaulin, parue dans ar Bobl en mars 1906

 

"Nécrologie - M. Louis DUBUISSON

M. Louis Dubuisson, député de la 2e circ. de Châteaulin, est mort jeudi 2 avril à Paris, à la suite d'une courte maladie, à l'âge de 72 ans. M. Dubuisson était né à Lesneven, où son père était fonctionnaire, le 12 février 1842. Il fit à Paris de brillantes études de médecine et devint Interne des Hôpitaux de Paris et lauréat de la Faculté. Il vint se fixer à Châteauneuf-du-Faou peu avant la guerre de 1870. Quand elle éclata, il accompagna comme médecin-major les mobilisés du Finistère au camp de Conlie.

  Il avait été élu conseiller municipal de Châteauneuf dès 1869 et siégea sans interruption depuis lors à la mairie. Il se présenta à la députation comme républicain radical (Alliance démocratique) en 1898 et fut élu par 8446 voix. Il fut réélu le 27 avril 1902 par 6772 voix contre 4400 à M. Corbel; réélu le 20 mai 1906 par 6718 voix contre 4167 à M. de Kercadio. Mis en ballottage en 1910 par 5114 voix contre 3816 à M. Nicol et 2495 à M. Lajat, il fut élu sans concurrent le 9 mai par 8327 voix.  M. Dubuisson était Conseiller général du canton de Châteauneuf et le doyen des Conseillers généraux du département. Depuis cette année, il était inscrit au groupe radical-socialiste de la Chambre. Il n'était pas orateur, mais on le disait travailleur, probe, consciencieux, pas vindicatif, disposé à rendre service: il n'eut jamais que des adversaires politiques. Les contrariétés qu'il éprouva ces derniers temps dans sa circonscription l'affectèrenet beaucoup.

  Ses obsèques auront lieu à Châteauneuf. Elles se feront religieusement, un prêtre ayant été appelé au chevet du député"

Ar Bobl, 4 avril 1914


 

 

 


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Ferdinand Lancien (1874 - 1955) - Médecin - Conseiller municipal de Carhaix (1904-1944), conseiller général du canton de Carhaix (1904 - 1942), maire de Carhaix (1906 - 1944), député de la deuxième circonscription de Châteaulin (1914-1919), sénateur du Finistère (1921 - 1942), Président du Conseil général du Finistère. Radical-socialiste. Il vote les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940.

 

 


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                                Caricature parue dans ar Bobl en mai 1914

 


 

 

 


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En 1906, l'inspecteur primaire en retraite Nicol se porte candidat aux élections législatives dans la deuxième circonscription de Châteaulin (Carhaix -Huelgoat - Châteauneuf). Bien que bretonnant et partisan de l'enseignement du breton à l'école primaire, il ne trouve pas grâce aux yeux de Taldir en raison de son anticléricalisme. C'est le candidat de maints instituteurs publics, avec lesquels Jaffrennou a eu maille à partir..

    La caricature ci-dessus, parue dans ar Bobl en mars 1906, montre Nicol discourant devant des élèves. Il dit, en breton (du Trégor): "Citoyens, écoutez bien ! Il n'y a ni Dieu ni Diable. L'ancêtre de l'homme est le singe et son frère est l'âne. C'est pourquoi je ne vous paierai pas à boire, puisque les animaux ne boivent pas de boisson alcoolisée, vous n'en avez pas besoin non plus !".   Darwinisme contre Genèse....

   Pourtant, en 1910, Taldir soutient Nicol, en raison de son combat en faveur de la langue bretonne... Ce n'est là qu'une des très nombreuses volte-face de Jaffrennou... qui ont fait sa réputation de girouette.

 

LOUIS  LEFRANC

     Le personnage que François Jaffrennou abhorre le plus est un Bas-Normand établi dans le Poher peu après la défaite de 1870: Louis Lefranc, républicain de type robespierriste, qui a quelque peu flirté avec le boulangisme au cours des années 1880, a fait un mariage d'argent qui lui permet de vivre sans travailler. Maire de Saint-Hernin, il fait oeuvre d'anticléricalisme scolaire et électoral. Battu par son beau-fils, il s'installe comme agent d'affaires à Carhaix, se fait élire Président du Cercle Radical, puis de la section locale de Ligue des Droits de l'Homme. Franc-maçon notoire, il ne peut voir Taldir en peinture et , s'estimant calomnié en paroles ou par des articles de journal, lui intente presque chaque année un procès de presse..

  Ainsi en 1905-1906, Jaffrennou, condamné par le Tribunal de Quimper, persifle :

   "Le Tribunal de Quimper a donc fait au Père Lefranc l'aumône d'un billet bleu de cent balles sur la liasse des vingt billets de mille qu'il nous réclamait. Nous le lui donnons de gaieté de coeur. Nous osons espérer qu'il en fera bon usage [...] Il offrira, de ce pas, avec nos 110 francs, un repas chaud aux pauvres du Fourneau économique de cette ville et lui-même présidera ce banquet démocratique. Il s'assoira entre le plus vieux et la plus vieille des miséreux; il ne quittera point sa grande houppelande couleur de muraille non plus que ses lunettes noires; à la fin du dîner, il chantera une complainte du pays de Saint-Lô. Là sera le triomphe qu'il n'a pu obtenir à Quimper. Une bonne action, accomplie au crépuscule de sa mytérieuse carrière politique, lui vaudra le pardon des uns, l'oubli des autres...[...]  François Jaffrennou"  (Ar Bobl, 17 février 1906)

    "



[PNG] Le Febvre red

 

 

 

 

 

 

"M. Yves Le Febvre (Yfik)

Ex-leader des socialistes morlaisiens, devenu gardien des lois à Plouescat.

Il forge des plumes contre les bardes"

    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   Anticlérical dans les moëlles, hostile à l'enseignement du breton, le juge de paix Le Febvre rompt des lances contre Taldir; l'un écrit dans le Bas-Breton, l'autre dans ar Bobl. Au cours des années vingt et trente, Le Febvre fait beaucoup parler de lui en Basse-Bretagne. Il publie un roman la terre des prêtres dans lequel il dénonce les écarts de conduite des prêtres du Léon à l'égard des jeunes filles. De ce livre est tirée une pièce de théâtre qu'une troupe d'anticléricaux joue de ville bretonne en ville bretonne. Dans chacune d'elles, les deux camps se mobilisent pour que la pièce soit jouée ou, au contraire, empêchée. De là l'importance de la décision du maire. En 1932 à Carhaix, le maire, Lancien, accorde son autorisation... La chaire tonne....


 

Un journaliste célèbre, républicain modéré, chef d'entreprise (la "Dépêche de Brest"), qui n'est ni hostile ni favorable à François Jaffrennou, à l'égard de qui il se montre quelque peu condescendant


[PNG] Coudurier 30 08 1913

                                           

                     Ar Bobl, 30 août 1913






Dernière modification le 30/08/2019

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