Ar Bobl (1904 - 1914)

Le journal de Taldir Jaffrennou: "le Peuple"

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14/08/2023

LES DIVERSES GAUCHES SONT D'ABORD ALLIEES, PUIS SE DECHIRENT...

 

A) Un ciment: l'anticléricalisme militant

   1) parfois athée (extrême-gauche anarchiste): "voici l'homme...", formule que prononça Ponce Pilate lorsqu'il fit amener Jesus devant la foule des juifs de Jerusalem. Formule qui, au début du XXe siècle, peut être interprétée de diverses manières..

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2) un anticléricalisme qui aboutit à la Séparation des Eglises et de l'Etat (vote acquis en juillet 1905 à la Chambre des députés, en décembre de la même année au Sénat)

 

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Nul ne s'y trompe:  beaucoup plus que les Eglises protestantes ou l'"Eglise" israélite, c'est l'Eglise catholique, symbolisée ci-dessus par ce gros curé de campagne, qui est atteinte par l'abolition du Concordat de 1801...

 

 

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3) L'élection à la Présidence de la République en février 1906 est l'occasion de cimenter le camp "républicain"

Fallières sort de l'urne sous les yeux réjouis de Jaurès (premier à gauche), Clémenceau et Combes (respectivement second et premier à partir de la droite). Le nouveau Président est certes l'élu du "Bloc" (des Gauches), mais c'est un laïque tolérant et souriant qui a battu le candidat des modérés: Paul Doumer...

 

B) La déchirure

A la tribune de la Chambre, Jaurès s'en prend à Combes, effondré sur son banc. Le chef de file socialiste déplore les incidents engendrés par les "inventaires" du contenu des églises,  couvents et presbytères...

Surtout, les socialistes reprochent aux radicaux de refuser de prendre à bras-le-corps la "question sociale". Les radicaux ne tiennent pas à affaiblir la France en attisant la "lutte des classes" en période de tension européenne

 

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« La Croix : le vide du programme radical

    « Hommes politiques égoïstement utilitaires, les radicaux n’ont point pour idéal, comme leurs cousins socialistes, la lutte des classes, mais celle des places. Ils ne voient du pouvoir que les jouissances matérielles, morales et principalement immorales qui en découlent sur eux-mêmes, sur leurs fils, leurs gendres, frères, neveux. Leur bagage politique est maigre. Il se réduit à peu près à l’anticléricalisme. Pendant 20 ans, cette viande de conserve a presque suffi pour  soutenir leurs troupes. Mais l’appétit vient en mangeant, surtout en mangeant si pauvre pitance » 

Ar Bobl, n° 92, 23 juin 1906

 

"Clémenceau s'agite.

    Le conseil des ministres, réuni à Paris, sous la présidence de Clémenceau, a pris des mesures répressives à l'égard des agitateurs qui ont voulu faire réapparaître les troubles du premier mai. Trois meneurs de la Confédération générale du Travail, Bousquet, Lévy et Delalé, ont été incarcérés lundi. L'instituteur Nègre, qui revendiquait au nom des instituteurs, le droit au syndicat, a été révoqué. Cinq postiers télégraphistes, choisis parmi les plus dangereux, se sont vus coffrés également. 

Le radicalisme bourgeois peut dormir quelque temps encore sur les deux oreilles"

Ar Bobl, 4 mai 1907

 

"La faillite du radicalisme.

    Hélas, le programme radical, le fameux âge d'or promis au peuple lorsque ces Messieurs étaient encore dans l'opposition, eh bien, vous pouvez en juger, il semble avoir tenu dans une seule maxime:"le cléricalisme, voilà l'ennemi" et, à intervalles répétés, le Clergé et l'Eglise ont subi des assauts furieux [...] Les congrégations religieuses ont été dispersées, la loi de Séparation de l'Eglise et de l'Etat a été appliquée de façon surprenante, les fondations pieuses supprimées et, malgré toutes ces ruines accumulées, les fameuses retraites ouvrières sont encore à l'état de projet. Le milliard des congrégations que l'on fit miroiter aux yeux de la classe ouvrière est envolé. Il n'en reste plus de traces !"

Ar Bobl, 1er janvier 1910


Paris – A la Chambre

  « Actuellement, il y a entre les radicaux et les socialistes un abîme, l’abîme qui sépare la propriété collective de la propriété individuelle » - Jaurès, discours du 22 juin 1911

   « Le chien maigre du socialisme qui veut enlever sa pâtée au terre-neuve radical » - F.J.

Ar Bobl, n° 340, 1er juillet 1911






Dernière modification le 07/01/2019

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