Ar Bobl (1904 - 1914)

Le journal de Taldir Jaffrennou: "le Peuple"

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14/08/2023

                                 page complétée en mars 2017, juillet et novembre 2018

 

Les entrefilets concernent les communes de Carnoët (2), Carhaix, Huelgoat, Sainte-Tréphine et Saint-Ygeaux, Kergrist-Moëlou, Maël-Carhaix, Plounévézel, Collorec


2) Le goût de la boisson et de la fête


Carnoët: un "pardon à boire"..

 

Pardon Penity -

Var an dro e vefe fentus gouzout pegemend a draou a zo bet evet ha debret epad ar pardon-ma. Hervez an enklask gret ganemp en ti Fransou Bercot, hostiz er Penity, hema neuz gwerzet dimeurz 4 barikennad jistr; 2 barikennad bier;  eun hanter barikennad  gwin-ardant; 1 varillad rhum hag 1 varillad Kognak. Gwerzet an neuz 700 lur bara ive. A hend all, e oa er Penity peder hostaliri all: ar Barz, ar Bail, ar C'hlec'h hag an Talec. Mar lakomp an eil da gas egile e kavomp a zo bet lonket tost d'eun dousen barikennadou jistr, dek barikennad bier, teir varikennad gwin-ardant pe kognak

Le pardon du Pénity

Pour une fois, il serait amusant de connaître les quantités de boissons et mangeaille ingurgitées au cours de ce pardon. Selon notre enquête auprès de François Bercot, aubergiste au Pénity, il a vendu mardi 4 barriques de  cidre, 2 de bière, une demi-barrique d'eau-de-vie; 1 tonnelet de rhum et 1 de cognac. Il a aussi vendu 700 livres de pain. Par ailleurs, on trouve au Pénity 4 autres auberges: Le Bars, Le Bail, Le Clec'h, Le Talec. Si l'on ajoute les uns et les autres, nous trouvons qu'il a été avalé près d'une douzaine de barriques de cidre, dix barriques de bière, trois barriques de "lambig" ou cognac

Ar Bobl, n° 48, 19 août 1905 Traduction: Jean Yves Michel, septembre 2012

 

   Taldir prend prétexte de ce commerce du 15 août dans le cadre du pardon de Notre-Dame du Pénity pour affirmer que la religion fait marcher le commerce et que les "Rouges" commettraient un crime contre l'activité économique s'ils cédaient à la tentation de fermer église et chapelles

  Kergrist-Moëlou, 1909

"Haute-liesse  -  Depuis quelques années déjà, il est de tradition dans nos campagnes que lorsqu'un jeune homme passe la révision, ses parents réunissent en un banquet, tous les membres de la famille, les amis et les voisins. Cette habitude est tellement ancrée dans nos moeurs qu'il n'y a pas une seule maison, si pauvre soit-elle, qui n'ait en cette occasion ses invités. Il va sans dire que dans ces réunions "la plus franche gaîté ne cesse de régner". On y trinque, retrinque, on chante, parfois l'on danse. Quand la journée n'y suffit pas, la nuit y passe, le lendemain l'on recommence. Je n'exagère pas en disant que, huit jours durant, la commune de Kergrist a été en liesse.

De toutes ces nombreuses réunions, il est dû une mention qpéciale à celles de la Salle et du Goasvenn"

Ar Bobl, n° 230, 22 mai 1909


Huelgoat, 1904

Huelgoat - Mevier

Iouen Hamon, eiz lâ var-nugent, masoner, a bak 15 de frizon ha daou lâ surveillanz evit meventi

Huelgoat - Un ivrogne

Yves Hamon, 28 ans, maçon, a écopé de 15 jours de prison et sera deux ans sous surveillance, en raison de son ivrognerie.

Ar Bobl, n° 12, 10 décembre 1904 Traduction: Jean Yves Michel, juillet 2014

 

"Rostrenen -  Union régionaliste bretonne, congrès de Rostrenen : chants antialcooliques (Prix Botrel) : médailles de 50 et 205 F »

Ar Bobl, n° 151, 17 août 1907

  Il est vrai que le « lambig » (eau-de-vie de cidre) fait des ravages, sans compter l’usage de plus en plus répandu du vin d’Algérie…


Sainte-Tréphine et Saint-Ygeaux

 

Santez-Trifin - Ar person, ar maër hag ar daou lonker

 Per Menguy, deuz Sant-Igeo ha Iwan Ar Vrot, deuz Sant-Trifin, eur sulvez da noz ma oant meo,  a teaz da derri  dor ar  Burlot, hag a stouvaz gant treustou ha gant kirri an norched var dier ar Person hag ar Maër.

  Eur c'hoari ken kaër  ne oa ket deuz ar mod barnerien Gwengamp. Menguy ha Ar Vrot a dap beb a aman evid diski anê da vond da gousket pa ve noz.

Sainte-Tréphine - Le recteur, le maire et les deux ivrognes

Pierre Menguy, de Saint-Igeaux et Yves Le Brot de Sainte-Tréphine, un dimanche soir qu'ils étaient soûls, essayèrent de briser la porte de Burlot, et bouchèrent les portes d'entrée des maisons du recteur et du maire, à l'aide de poutres et de charrettes.

 Un aussi joli jeu ne plut pas aux juges du tribunal de Guingamp. Menguy et Le Brot écopèrent d'une amende pour leur apprendre à aller se coucher quand la nuit est tombée.

Ar Bobl, n° 232, 5 juin 1909 Traduction: Jean Yves Michel, octobre 2014

 

 

Carnoët, 1906

 

Karnoët - Darvoudou ar jistr

Eun evadek jistr a oa an noz all en ti eun pillaouer deuz kost-ar-Pont - Divar ar boëson, eun neubeud tud iaouank a ieaz d'en em beilla hag eun den hanvet Daniel a zo bet bleset en e benn. An doktor Kere a zo bet var e dro.

Carnoët - Les accidents dûs au cidre

Une beuverie était organisée l'autre soirée dans la maison d'un chiffonnier près du Pont. A cause de la boisson, quelques jeunes gens se battirent et un individu nommé Daniel fut blessé à la tête. Le docteur Quéré lui a donné ses soins.

Ar Bobl, n° 112, 17 novembre 1906
Traduction: Jean Yves Michel, avril 2014

 

    L'hebdomadaire morlaisien "L'Echo du Finistère" (1905-1912) rapporte le comportement d'un cultivateur de Plounévézel (n° 217, 29 janvier 1910):

 

   "Plounévézel - Un mari brutal - François Le Borgne, 37 ans, cultivateur à Kergonval en Plounévézel, est poursuivi pour coups à sa femme.

  Après une scène que sa femme lui fit parce qu'il était rentré en état d'ivresse, Le Borgne la mordit à la joue. Une autre fois, il la tira brusquement de son lit et la femme Le Borgne eut l'épaule démise.

   Un mois de prison"


Carhaix, 1904:

 

Keraez. Maro trist eur rouler

Jeron Ar Bon, c'houec'h lâ ha tregont, a chom var hent Kallak, a oa eur rouler deuz ar dibab. Ahanta, disul ec'h evaz c'hoaz gwin-ardant amploc'h evit kustum ha pa 'na ruillet deuz an eil hostaleri d'eben, e klaskaz hent ar gêr, var dro dek an noz.

  Mez pa oa erru Jeron e-tal kichen ar skalierou a zo da bignat 'n e di, e koueaz eno var an douar, hep gallout mond pelloc'h. Eno e chomaz kousket ...  da viken. An de varlec'h e oa kavet maro mik gand ar re a dremene da vond d'o labour.

  Jerom Ar Bon an na eur breur hag a oa maro deuz ar memez feson, brema daou viz. Greg Jeron a zo roulerez ive, var a glever. Ar jandarmiri he deuz gret eun enklask.

"Carhaix - Triste mort d'un débauché

Jerôme Le Bon, trente-six ans, demeurant route de Callac, était un débauché de premier choix. Donc, dimanche, après avoir avalé force eau-de-vie et roulé d'un bistrot à l'autre, il prit le chemin du retour, sur les dix heures du soir.

 Mais, lorsque Jérôme fut parvenu au pied de l'escalier qui permet d'accéder à son logement, il tomba alors par terre, sans pouvoir se relever. Il resta là...pour l'éternité. Le lendemain, des travailleurs qui passaient le trouvèrent inerte.

   Le frère de Jérôme Le Bon est mort de manière identique il y a deux mois. Le bruit court que sa femme est aussi une fêtarde. La gendarmerie a ouvert une enquête"

 Ar Bobl, 22 octobre 1904
 Traduction: Jean Yves MICHEL, mars 2017


Carhaix, 1905 :


"Maro dre win-ardant - Dilun da noz, Pierre Rivoal, labourer-douar, a ieaz da gousket hag hen mêo dall.
 Ar meurz vintin, he vreg a velaz e oa marvet he gwas e-pad an noz, greuet gant an evach.
Pemp bugel bihan e lez var e lerc'h !"
Mort d'avoir abusé de l'eau-de-vie - Lundi soir, Pierre Rivoal, cultivateur, alla se coucher ivre mort. Le mardi au matin, sa femme s'aperçut qu'il était décédé pendant la nuit, étouffé et souillé par ses vomissures. Il laisse cinq enfants en bas âge !"
Ar Bobl, n° 19, 28 janvier 1905

Traduction: Jean Yves Michel, avril 2014

 

Collorec

 

Kollorek - Skriva rer d'eomp

   "Ar sizun diveza, daou micherour o doa great eun tam bos en bourk Kollorek. Erru an noz e klaskjont lojeiz, mez den ebed na zoursie o digemer. Neuze e guitaont ar bourk hag harpet an eil var egile, ec'h erruont e vilajen ar Rest.

    - Ah ! erru omp evelkent, eme unan, d'eomp barz ar c'hraou e c'hellfomp kousket didrouz.

Hag en eul lavaret kement-man, ar mêvier a digor an nor. Mez siwaz ! Nor ar puns an hini eo, ha setu anezhan koueet ebarz !

  E gamarad a ia neuze da c'houlen sikour digant tud an ti. Taolet a ve eur gorden d'ar paourkez maleürus a zo er puns. Kemer a ra anezhi, mez n'euz ket nerz awalc'h d'hi derc'hel hag e koueaz a-nevez en dour. Eun eil gwech e vank var e taol. Erfin, d'an derved gwech e c'hell dond er meaz. Ar puns en doa 15 mêtr donder !

   Soueti a reomp e vo an dra-ze eur gentel vad d'ezan !

Collorec - On nous écrit:

"La semaine passée, deux ouvriers firent une pause au bourg de Collorec. A la nuit, ils cherchèrent à se loger, mais personne ne se soucia de les accueillir. Alors ils quittèrent le bourg et, s'aidant l'un l'autre, ils parvinrent au hameau du Rest.

  - Nous voilà arrivés tout de même, dit l'un d'eux, entrons dans la crèche et tâchons de dormir sans bruit.

   En disant cela, l'ivrogne ouvrit la porte. Hélas, c'était celle du puits et il tomba. Son camarade alla chercher du secours auprès des habitants de la maison. Une corde fut jetée au malheureux qui l'attrapa mais n'eut pas assez de force pour la tenir ferme et  retomba dans l'eau. Une seconde tentative échoua. Enfin, à la la troisième, il réussit à sortir du puits. Celui-ci avait 15 mètres de profondeur !

   Nous souhaitons que cela lui soit une bonne leçon !

Ar Bobl, 31 mars 1906 Traduction: Jean Yves MICHEL, juillet 2018

 

  Evidemment, ivresse et bagarre vont souvent, hélas, de pair

 

Mael-Keraez - Taoliou

  Ar meurz 22 a viz Mae, Jean Louis Allanou, mengleuier, a oa en hostaleri Ar C'hontellec en Kergonan, oa erruaz eno Job Gueguen, mengleuier deuz Plevin. Hema a evaz eur bannac'h var gont Allanou ha goude ec'h eaz asamblez gantan beteg mengleuz An Hegarat. Eno, Gueguen, goude beza dornet Allanou, a c'hourc'hemennaz d'ean mond da gerc'hat c'hoaz eul litrad gwin-ardant. Allanou gant an aoun deuz Gueguen, a lavaraz ez iache vid eul litrad, mez pa oa pellaët deuz ar Gueguen, e c'haloupaz kuit heb sellet var e lec'h, hag ec'h eaz da glemm d'ar jandarmed evit an taoliou en doa bet.

 Maël-Carhaix - Coups

   Le mardi 22 mai, Jean Louis Allanou, carrier, était à l'auberge Le Contellec, au hameau de Kergonan,  arriva alors Joseph Gueguen, carrier, de Plévin. Ce dernier but un coup sur le compte d'Allanou et ensuite ils allèrent de concert jusqu'à la carrière Le Hégarat. Alors, après avoir frappé Allanou, Gueguen lui enjoignit d'aller quérir encore un litre d'eau-de_vie. Effrayé, Allanou affirma qu'il le ferait, mais, après s'être éloigné de Guéguen, il prit ses jambes à son cou sans regarder en arrière et s'en vint se plaindre des coups subis aux gendarmes.

Ar Bobl, 2 juin 1906 Traduction: Jean Yves MICHEL, novembre 2018







Dernière modification le 13/01/2019

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