UNE ELECTION DE COMBAT, 1902
Les électeurs bretons sont conviés à approuver ou à désavouer à l'avance la politique anticléricale du Bloc des gauches (socialistes de diverses nuances, radicaux de tous poils, républicains de gauche)..
Concrètement, faut-il réduire, voire annihiler
1 ) Le rôle social des ecclésiastiques à l'école (suppression ou laïcisation des écoles confessionnelles), à l'hospice ou à l'hôpital ou encore au dispensaire (soeurs soignantes, délivrant des médicaments) ?
2) Le rôle politique du clergé, dans la désignation et le soutien des candidats catholiques aux élections municipales, cantonales ?
3) Le rôle moral du prêtre à travers son intervention dans la vie privée des ouailles et notamment à propos de la procréation ?
Les lettres "P" ou "C" indiquent le sens du vote du député de la circonscription lors du débat sur l'approbation ("P" = pour) ou le rejet ("C" = contre). de la Loi de Séparation des Eglises et de l'Etat
341 députés dont 10 bretons approuvent la Séparation le 3 juillet 1905
233 députés la désapprouvent dont 32 bretons
Jehanin, député de Monfort (Ille-et-Vilaine), était en congé (lettre "A" pour "absent")
Dubuisson, député de Carhaix, est le seul élu breton de gauche à voter en faveur du maintien du Concordat de 1801.
Les électeurs bretons qui ont exprimé leur avis dans l'urne ont désapprouvé très majoritairement les "persécutions" dont seraient victimes les ecclésiastiques depuis un vingtaine d'années.
Cependant, une cassure nette oppose Haute et Basse Bretagnes. A l'intérieur de la Bretagne bretonnante, le Léon est bien la "terre des prêtres" tandis que la Cornouaille et le Trégor sont plus que méfiants à l'égard de la religion catholique, même si l'influence politique des nobles gros propriétaires terriens empêche çà et là l'électeur de traduire par un bulletin ce qui est le véritable fond de sa pensée...
Dernière modification le 12/08/2012