Ar Bobl (1904 - 1914)

Le journal de Taldir Jaffrennou: "le Peuple"

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14/08/2023

                                                   Cette page a été complétée en février 2018

 

 

1) « Saint-Dicat »

 

 "Huelgoat  - « Syndicat des sabotiers -  Cotisation mensuelle de 0,5 F à la caisse de secours. En cas d’accident ou de maladie, le médecin et les médicaments sont gratuits. Au-delà de 60 ans, il est versé une pension de 6 F par semaine. La fête des sabotiers est fixée au jeudi de l’Ascension »

Ar Bobl, n° 37, 3 juin 1905

  L'hebdomadaire morlaisien "L'Echo du Finistère" (1905-1912)  relate la concurrence opposant des syndicats au Huelgoat (n° 9,  3février 1906)

[PNG] compétition de syndicats agricoles au Huelgoat n° 9 3 février 1906.PNG


Plouguer  -  « Fondation d’un syndicat des ouvriers agricoles  du canton de Carhaix

        « Manifeste : Au lieu de vivre comme des bêtes de somme, de chercher à se nuire, de tricher au travail, enfin d’émigrer dans d’autres pays, nous voulons obtenir dans notre région les conditions que  font déjà ailleurs les patrons raisonnables, de manière à jouir d’une vie familiale, à bien élever nos enfants, à les instruire et à nous instruire nous-mêmes, enfin de vivre heureux en travaillant »

Ar Bobl, n° 333,   13 mai 1911

    Beaucoup de ces syndicats d'ouvriers agricoles ne survécurent pas longtemps, pour bien des raisons. Aussi faible qu'elle ait pu être, la cotisation était bien lourde pour des célibataires en quête de plaisirs ou pour des hommes mariés chargés d'enfants... Et puis le syndicalisme vertical prit vite le dessus. Le domestique, l'ouvrier agricoles se sentaient plus solidaires du patron de ferme qui les employait que de leurs homologues des autres "fermes"...Cette interprétation qui prend le contrepied de la lutte des classes, déjà prônée par l'Office de Landerneau, et  le "syndicat des marquis", s'épanouit dans les années trente (les "chemises vertes" de Dorgères) puis au début des années quarante (vichysme).

 Taldir se targue d'être un patron "social":

"Journée de 9 heures. Nous avons accordé au personnel de notre Imprimerie la journée de 9 heures, à compter du 1er mai, avec le même salaire [...] Sans doute, nos ouvriers seront-ils les seuls à  Carhaix à faire une journée de 9 heures et, en France, les typographes seront-ils les seuls auxquels les patrons accepteront de céder. Le motif est bien simple. Les syndicats typographiques n'ont rien de commune avec les syndicats révolutionnaires chez qui tout n'est qu'utopie. Par voie pacifique et par l'entente avec les patrons on obtient plus que la violence et la grève que prêchent les Bourses du Travail"

Ar Bobl, 5 mai 1906

 La durée légale de la journée de travail pour les ouvriers et employés dans l'industrie et le commerce est de 10 heures (60 heures par semaine en raison du rétablissement en juin 1906 du repos hebdomadaire, institué sous la Restauration, mais aboli par la République en 1880 comme "clérical"). La CGT réclame les "3 * 8": huit heures de travail, 8 heures de loisirs, 8 heures de sommeil; elle ne les obtient qu'en 1919 (48 heures de travail par semaine). Elle réclame aussi un salaire de 5 F par jour (les ouvriers agricoles de la Brie gagnent 3 F par jour, les carriers de Saint-Goazec, 1,5 F)

 

Carhaix – « Conférence socialiste du citoyen Trévennec, originaire de Carhaix, secrétaire de la Bourse du Travail de Lorient devant 200 personnes A l’issue de la réunion, formation d’un syndicat du Bâtiment, dirigé par Quillérou, Guillerm, Pouliquen, Cotton »

Ar Bobl, n° 361,   25 novembre 1911

 

Pouliquen est un futur candidat aux municipales de 1912

 

La grève des chemins de fer

  « Le syndicat, selon la loi de 1884, est une association indépendante des partis et des religions, ayant pour but d’aplanir les difficultés survenant entre ouvriers et patrons, à l’amiable. En réalité,  syndicalisme et socialisme sont inséparables, le syndicalisme est le tremplin électoral des socialistes et des révolutionnaires, une arme de guerre contre le patronat, il aboutit à la lutte des classes.

    A côté de quelques idées supérieures comme l’idée religieuse, l’idée de patrie ou de famille, l’idée de la profession organisée apparaît comme une idée profonde. Les patrons sont nécessaires aux ouvriers autant que les ouvriers aux patrons. Les solutions proposées par nos adversaires conduiront infailliblement au collectivisme, c’est-à-dire au pire des esclavages - Jean Solu »

Ar Bobl, n° 295, 20 août 1910

 

   Collaboration ou lutte des classes : ces deux solutions ont chacune leurs adeptes et leurs chantres..…Paternalisme, accusent les uns… guerre sociale, répondent les autres…. « Classes laborieuses, classe dangereuses » : une des idées fixes de la bourgeoisie grande et moyenne… Il est vrai que depuis 1906 le pays est entré dans une période de grandes grèves ; de là la peur croissante des millions de possédants, grands, moyens ou petits…

 

Carhaix – « Pierre Postollec, conseiller municipal socialiste demande au Maire qu’une salle de l’hôtel de ville soit mise à la disposition des trois syndicats: domestiques de ferme, bâtiment et voiture...  Voeu repoussé »

Ar Bobl, n° 392,     29 juin 1912

 

   Pierre Postollec est le seul élu socialiste et le seul opposant au maire « républicain socialiste » Lancien, en fait radical, fort du soutien des 19 autres conseillers (11 radicaux, 4 « républicains de gauche », 4 « progressistes »). Dans la plupart des villes, les syndiqués se réunissent dans des locaux loués baptisés « bourses du travail », qui recensent aussi les offres d'emploi.

   Tous les conseillers, sauf Postollec, sont socialement et économiquement conservateurs : l’inégalité matérielle, si même elle peut être réduite, ne saurait disparaître ; loin d’être honteuse, scandaleuse, elle est salutaire.. Telle est, à cette époque, la pensée dominante: toute inégalité n'est pas à coup sûr une injustice…

 

   La lutte des classes emprunte parfois des chemins imprévus... Ainsi, deux gagne-petit, le journalier agricole, prend à partie  un autre campagnard, le cantonnier:

         ""Messieurs les cantonniers" - Il prétendent avoir une situation inférieure à celle des ouvriers agricoles: c'est une amère plaisanterie !!!

   Leurs salaire n'est pas celui des 41 francs par jour de Messieurs les député blocards, pour lesquels ils travaillent... avec frénésie... c'est entendu, mais ils n'ont pas de chômage et leur retraite ouvrière est assurée.

   Les ouvriers agricoles sont sujets aux conditions du marché: ils sont incapables de faire les sacrifices nécessaires pour avoir une retraite"

 Le Réveil breton, 28 juillet 1907






Dernière modification le 23/11/2018

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