Ar Bobl (1904 - 1914)

Le journal de Taldir Jaffrennou: "le Peuple"

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14/08/2023

age complétée en mars 2019

Elections au Conseil général

L'élection de 1880 dans le canton de Carhaix:

  EXPRIMES BERNARD, républicain DE SAISY, monarchiste
Carhaix 391 297 94
Cléden-Poher 243 53 190
Kergloff 216 111 105
Motreff 258 16 242
Plouguer 209 14 195
Plounévézel 169 93 76
Poullaouen 477 373 104
Saint-Hernin 196 58 138
Spézet 490 149 341
TOTAUX 2649 1164 1485, élu

 

L'élection de 1901 dans le canton de Châteauneuf-du-Faou

  EXPRIMES

DUBUISSON

REPUBLICAIN

CORBEL

LIBERAL

CHATEAUNEUF 684 557 (81,4 %) 127
COLLOREC 378 5 (1.32 %) 373
CORAY 402 270 (67,1 %) 132
LANDELEAU 290 232 (80 %) 58
LAZ 226 48 (21,2 %) 178
LEUHAN 354 167 (47,1) 187
PLONEVEZ-DU-FAOU 889 387 (43,5 %) 502
 SAINT-GOAZEC 314  87  227
 SAINT-THOIS  260 102  158 
 TREGOUREZ  267 195  72 
 TOTAUX  4064 2050 (50,44 %)  2014 

 


L'élection de 1904 dans le canton de Carhaix

         1904 : l’année qui marque le début de la carrière politique de Ferdinand Lancien.

      Voici la « zoologie sociale » (Taine) et politique carhaisienne d’alors, vue sans égards ni tendresse par François Jaffrennou :

« Il y avait à Carhaix, en 1904, plus de politiciens qu’aujourd’hui. J’ajoute qu’ils se haïssaient mortellement. Il y avait là-dessous des histoires de familles qui étaient aux prises depuis des générations. Le parti du maire, feu M. Anthoine, était omnipotent. C’était le parti bon teint. Il fallut toute l’audace et la volonté de parvenir d’un jeune médecin local, M. Fernand Lancien, servi par une respectable fortune, pour oser livrer bataille à ce favori populaire. Il s’était présenté contre lui au Conseil général et l’avait battu à 10 voix, grâce à l’appui des paysans. Ce fut à Carhaix le signal d’une révolution. L’élément ouvrier assiégea le château de M. Lancien. On se battit dans la rue. La populace conspua l’Elu qu’elle devait d’ailleurs, quatre ans plus tard, porter sur le pavois municipal » .

Ar Bobl, n° 411, 3 novembre 1912
En fait, l'écart entre Anthoine, candidat de la gauche et conseiller général sortant et Lancien, candidat soutenu par les droites, est de 22 suffrages

 

Antidreyfusiste en 1897, Lancien s’appuie sur les voix de droite pour supplanter Joseph Nédellec, ancien maire et ancien député, républicain indiscutable, de la présidence du Comice agricole. En 1904, jeune conseiller municipal,  soutenu par les maires « réactionnaires » de Motreff et Cléden-Poher, il  prend son essor en se présentant aux élections cantonales comme républicain libéral contre le sortant, Eugène Anthoine. Lancien n’hésite pas à faire appel aux voix de l’Action Libérale Populaire et est ouvertement soutenu par le clergé… Elu,  par 22 voix d’écart, Lancien doit prouver devant le Conseil d’Etat qu’il a gardé, dans la lutte électorale, les mains pures ; les archives départementales conservent, sous forme de témoignages de sens contraires, une trace très fournie (un dossier de cinq centimètres d’épaisseur) de cette controverse qui tient en haleine une bonne partie des citoyens du Poher.

 

RESULTATS :

 

Communes INSCRITS VOTANTS EXPRIMES ANTHOINE, radical LANCIEN, "progressiste"
Carhaix 734 541 538 430 108
Cléden-Poher 457 378 376 82 294
Kergloff 307 268 267 96 171
Motreff 307 249 246 52 194
Plouguer 310 248 245 109 136
Plounévézel 315 249 249 93 156
Poullaouen 939 700 700 497 203
Saint-Hernin 424 299 299 110 189
Spézet 931 719 712 336 376
TOTAUX 4724 3651 3632 1805 1827

 


      Le sous préfet de Châteaulin recueille les renseignements suivants sur le nouveau conseiller général de Carhaix :

« Elu par 1827 voix contre 1805. Ses adversaires l’accusent d’avoir tiré un trop grand profit de la grande fortune que lui a léguée son père et d’avoir trop usé de la pression que peut exercer une étude comme celle de son frère notaire à Carhaix, dont beaucoup de cultivateurs et certains maires sont les débiteurs » [


   Rapport du Commissaire spécial de Quimper au sous-préfet de Châteaulin, 8 septembre 1904, Archives départemenatles du Finistère, 3 M 729

Le maire de Spézet, Ollivet, déserte la cause d’Anthoine, conseiller radical sortant : 

« Le 31 juillet 1904, à la sortie de la messe, M. Ollivet monta sur le piédestal de la croix, harangua la foule en breton, disant que le devoir des citoyens était de voter pour M. le Docteur Lancien ; selon un autre témoin, il aurait dit : « Les deux candidats sont républicains, votez pour celui que vous voulez ! » » [1]

 Rapport du Commissaire spécial au sous-préfet de Châteaulin, 8 septembre 1904, ADF, 3 M 729

Ollivet épouse la cause de Lancien : « On reproche à M. Olivet d’avoir trahi son parti en soutenant la candidature de M. le docteur Lancien […]  M. Olivet, esprit hésitant, n’avait jamais fait preuve d’opinions très arrêtées, cherchant à donner satisfaction aux républicains sans indisposer les réactionnaires qu’il servait à l’occasion » 

Rapport du même au procureur de la République de Châteaulin, 7 septembre 1904, ADF, 3 M 729

Planent sur Ollivet des soupçons de corruption. Parvient aux oreilles du sous-préfet le bruit selon lequel une dette de 3 000 F (environ 55 000 F de 1998) aurait été remise à Ollivet par le notaire Lancien, frère du candidat au Conseil général. Et un conseiller municipal interrogé sous serment affirme : « le maire a reconnu et déclaré qu’il avait touché 20 F comme les autres agents du docteur ; son frère, présent, a dit : « Oui, oui, c’est bien vrai ! » » 

   Rapport du sous-préfet de Châteaulin au préfet du Finistère, 1904, ADF, 3 M 355
 
       Le rédacteur de l'entrefilet ci-dessous, paru dans une feuille très conservatrice, se moque d'un agent électoral spézétois et radical-socialiste, le sieur Breniel, comme du député radical Dubuisson:

Spézet - Où M. l'adjoint Bréniel se fait remarquer.

     M. Anthoine (Eugène) comptait, paraît-il, beaucoup sur Spézet, et particulièrement sur M. Bréniel, adjoint au maire de cette commune - on ne sait pas trop pourquoi - pour éviter la culbute qu'il a tout fait pour mériter, notamment en trahissant la cause libérale et modérée pour passer au clan combiste et proscripteur.     M. Bréniel - adjoint au maire de Spézet - nul ne sait pourquoi - a bien marché, comme le souhaitait M. Anthoine (Eugène), mais Spézet n'a pas suivi, ce qui est une leçon aussi dure pour M. Bréniel que pour M. Anthoine (Eugène) lui-même. 

     Dès la première heure du scrutin, M. le maire qui, contrairement à son adjoint, M. Bréniel, est doué de bon sesns, était monté sur la croix et avait dit en substance: "Vous avez devant vous deux candidats républicains, M. Lancien et M. Anthoine (Eugène), à vous de choisir entre eux ". Là-dessus, fureur de M. Bréniel, qui escalade la croix, où sa bedaine - tout ce qu'il a de remarquable dans sa personne, nous affirment les mauvaises langues - faisait un effet superbe sous le soleil du matin. Pour lui, il n'y avait qu'un républicain, et ce républicain unique, c'était (je vous crois !) M. Anthoine (Eugène).     

      Eh ! bien, il faut le constater avec douleur, les électeurs de Spézet ne se laissèrent pas persuader et envoyèrent promener M. Bréniel et  son unique républicain, en donnant une notable majorité à M. le docteur Lancien. A la proclamation de ce résultat désastreux, M. Bréniel ne put contenir son indignation. Il commença par casser les carreaux de la mairie en sortant comme une bourrasque, et le voilà ensuite à vouloir faire une manifestation monstre aux cris de "Vive Anthoine ! Vive Combes !". Ces deux noms soulevèrent un enthousiasme à peu près égal à celui que soulèverait le cri de "Vive Bréniel !" sur les grands boulevards de Paris. Deux citoyens, dont aucune infortune ne saurait lasser le courage, suivirent cependant M. Bréniel... au plus proche débit selon toute apparence.

 
         Pendant ce temps, plus de trois cents électeurs faisaient escorte au frère du candidat élu, M. Lancien, notaire à Carhaix, en poussant les cris de "Vive Lancien ! Vive la  liberté !". L'éloquence de M. Bréniel avait véritablement produit des effets merveilleux.   Celle de M. le député Dubuisson, aussi du reste. Car lui aussi était venu à Spézet pour recommander son cher ami, M. Anthoine (Eugène). Il serait bon, croyons-nous, qu'il songe à se recommander lui-même.
Courrier du Finistère, 6 août 1904


 

    Se pose aussi un problème d’honnêteté politique ; en effet, aussitôt désigné, Lancien lance à ses électeurs : « Vous avez élu un homme de gauche ! ». Il garde cependant longtemps une sorte de péché originel aux yeux de la Gauche « rouge » qui lui garde une mauvaise dent: "  Vous êtes entré dans la politique par la porte de derrière avec les voix de l’ALP : «»

Ar Bobl, n° 281, 14 mai 1910

lui lance son adversaire le médecin radical-socialiste  protestant Samuel de Jaegher ; « au Conseil général, comme dans les principaux actes de sa vie politique, (M. Lancien) s’efforce de prendre une attitude nette et se dit radical. L’Action libérale l’a traité de faux ami, parce qu’il avait refusé de signer une pétition en faveur des Soeurs »  

 

   Rapport du sous-préfet de Châteaulin au préfet du Finistère, 29 septembre 1906, ADF, 1 M 135

Au Conseil général du Finistère, en 1905, Lancien se prononce contre la Séparation des Eglises et de l’Etat, tout en ménageant la chèvre et le chou, comme le laisse entendre ironiquement ar Bobl  :
« Le Nouvelliste, organe monarchiste, n’est pas content ! Le Nouvelliste […] prétend qu’à la récente session du Conseil général, M. Lancien « n’a pas défendu les droits des Catholiques », que M. Lancien « a mêlé sa voix à celle de nos ennemis ». (Or), dans ses votes, M. Lancien s’est montré très logique et, disons-le, très libéral. Il s’est abstenu, dans le vote tendant à émettre le vœu contre la séparation de l’Eglise et de l’Etat, en séance. Mais, lorsqu’il s’est agi de voter, hors séance, le même vœu demandant le maintien du Concordat, M. Lancien y a apposé sa signature. Qu’est-ce que le Nouvelliste désirait de plus ? » 

Ar Bobl, n° 34, 13 mai 1905


 

.

         Les échanges acerbes qui  émaillent la réunion publique tenue à Carhaix entre les deux tours de l’élection législative de 1910,  suffisent presque à peindre notre homme:

   « M. Nicol (candidat rad-soc) à M. Lancien:  « Vous n’êtes devenu Conseiller général qu’en marchant sur le corps du vrai républicain qu’était M. Anthoine ! ».

M. Lancien : « Je n’ai jamais rien promis aux libéraux ; je ne dis pas qu’ils n’aient pas voté pour moi ! Mais qui ne promet rien ne doit rien ! ».

M. de Jaegher, Président du Cercle radical  (à M. Lancien):  « Lors de l’Affaire Dreyfus, vous étiez nationaliste ! » 

Ar Bobl, n° 281, 14 mai 1910


Le Faouët, 1904

[PNG] Le Faouet élections CG JPY 20 03 1904.PNG    Journal de Pontivy et de son arrondissement, 20 mars 1903

Le candidat de droite catholique est élu


Guémené-sur-Scorff, 1905

  "M. Brard, industriel à Pontivy, candidat républicain, a été élu dimanche Conseiller général de Guémené par 620 voix de majorité, contre M. Le Corre, cultivateur, libéral. Voici les résultats:


Communes Brard Le Corre
Guémené 299 61
Langoëlan 148 119
Lignol 279 55
Locmalo 93 177
Persquen 61 32
Ploerdut 414 251
St-Caradec-Trégomel 146 148
St-Tugdual 72 136
Le Croesty 143 64
Totaux 1655 1035

 

   M. Brard dit dans ses remerciements aux électeurs: "Vous savez que dans ma poitrine bat un coeur de sincère républicain, mais je saurai vous prouver aussi que dans mes veines ne circule que du sang de vrai Breton".

  Nous en prenons bonne note"

Ar Bobl, n° 18, 21 janvier 1905

 
Rostrenen
 
    Candidat de Gauche, républicain Candidat de droite, catholique
1895

LOYER, maire de Kergrist-Moëlou

1285 voix, élu

Hervé de SAISY, conseiller général sortant, sénateur inamovible depuis 1875, 1200 voix
1901

HENRY, maire de Rostrenen

807 voix

Hervé de SAISY, 1514 voix, élu; décède en 1904
1904 BARBIER, 1470 CAZIN d'HONINCTUN, gendre de de Saisy, maire de Glomel, 1493, élu
1907 BARBIER, 1376 voix, élu CAZIN d'HONINCTUN, 1334; conteste le résultat
1908  BARBIER, 1390
 CAZIN D'HONINCTHUN, 1479, élu

 

Remerciements du candidat élu en 1908...

 

"Trugarekaat d'an Elektourien

     An Aot. Cazin a gas al lizer brezonek-ma:

    "Ma c'henvroiz ha ma mignoned ker !

  An drugare  Doue n'oc'h ket bouar na dall !

    Deuz forz bezan goasket, gwapet ha disprizet, oc'h deut da welet skler. Dre ze o peuz kaset ar Blokarded da stoupa.

En eur rei ho moueziou d'in, ho peuz laret d'ê oc'h skuiz gant ar brezel diskiant gret d'ho kredennou ha d'ho Pro, hag a fell d'ac'h peoc'h ha labour evid mad ar bobl.

   Trugare eta a greiz ma c'halon. En amzer da zond e chomin en ho kenver ar pez oun bet en amzer dremenet: eur mignon mad hag a lako bepred e boan da zikour e genvroiz ha da zifenn kanton Rostren !

                      Vive la liberté !

A. Cazin d'Honincthun, conseiller général"

"Remerciement aux électeurs

   M. Cazin  a publié cette lettre en breton:

Mes chers concitoyens et amis !

 Remercions  Dieu que vous ne soyez ni sourds ni aveugles !

   A force d'être étranglés, moqués et méprisés, vous avez ouvert les yeux. C'est pourquoi vous avez envoyé promener les Blocards.

En m'accordant vos suffrages, vous leur avez dit être fatigués de cette guerre infondée faite à vos croyances et à vôtre Pays et que vous aspiriez à la paix civile et  au bien  du peuple.

   Merci donc du fond de mon coeur. A l'avenir, je resterai à vos côtés celui que j'étais: un ami dévoué, qui consacrera sa peine à aider ses concitoyens et à la défense du canton de Rostrenen !

        Vive la liberté !

A. Cazin d'Honincthun, conseiller général"


Ar Bobl, 17 octobre 1908 Traduction: Jean Yves MICHEL, mars 2019

 


Huelgoat – « Quel succès !

         « Sur 3894 inscrits, 2252 seulement sont venus aux urnes. Là-dessus le citoyen Fégean a récolté 2212 voix c’est-à-dire que 1682 citoyens se sont abstenus ! Quel succès ! On peut voir que le canton d’Huelgoat commence à en avoir plein le dos d’être représenté à Paris par Père la Pipe et à Quimper par un marchand de vins dont la capacité tiendrait facilement dans celle du plus petit de ses tonneaux ! »

Ar Bobl, n° 149, 3 août 1907

 

ELECTIONS CANTONALES DE 1910

Carhaix – « Elections cantonales du  24 juillet : Lancien, réélu sans concurrent. Inscrits : 5 123 ; Votants : 2664 ; Lancien : 2 572 suffrages »

Ar Bobl, n° 292, 30 juillet 1910

 

ELECTIONS CANTONALES DE 1913

Châteauneuf-du-Faou – « Dubuisson réélu Conseiller général du canton sans concurrent »

N° 451, 9 août 1913

 

[PNG] conseillers generaux 1883

 

 

[PNG] conseillers generaux 1914Canton de Gourin, juillet 1913

[PNG] lections cantonales Gourin 27 juillet 1913 courrier de Pontivy.PNG

   Courrier de Pontivy, 27 juillet 1913






Dernière modification le 04/03/2019

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