a) Aspects de l'Ancien Régime...
Ar Bobl se fait volontiers le thuriféraire des Bonnets rouges . Aussi, le Comte Jégou du Laz, maire royaliste et clérical de Cléden-Poher, froissé par l’article laudateur consacré par François Jaffrennou aux « Bonnets rouges », insurgés commandés par le notaire véreux kergloffiste Sébastien Le Balp en 1675, adresse au journaliste carhaisien la lettre suivante:
« Souffrez que, comme petit-neveu de Claude Jégou, vicomte de Kerjean, qui eut son château de Glomel incendié par les Bonnets rouges, je proteste contre votre demande de réhabilitation de celui qui fit brûler le Kergoat, demeure de la famille de Jeanne Guynament, dame de Trévigny, à laquelle vous vous dites apparenté et qui tua, incendia, vola, etc.. Salutations distinguées. Comte Jégou du Laz » .
Ar Bobl, n° 424, 1er février 1913
Poullaouen – « Aoun da zougen chupennou lien ‘Barz Poullaouen zo tremenet a nevez eun histor fentus mat. Eur skolaër-adjent deuz ar barroz a lakaz en e benn kas d’ar Pôtr Komb eul lizer a c’hourc’hemennou evid ar c’hiz diflip ma vo fouët d’al leanezed da vond er maez hag ar brezel judaz a ra da langach ar baisanted. Ahanta, ‘barz Poullaouen a zo bet kavet tri-ugent a dud a zin war al lizer-ze ! Eun hanter deuz ar re zo bet zod awalc’h da lakaat o zin war al lizer, n’o deuz sentet gant aoun da zougen c’hoaz chupennou lien. Larêt e vije d’ë: “Sinet ama, ma keret ! Petramant mar ne ret ket, e ‘vomp adarre o vond da goueo etre daouarn an nobl, ha neuze ‘po ket urz da zougen med dillad lien-stoup evel an amzer-goz ! ». Brud a oa deuz potred Poullaouen er c’hoste-ma deuz ar Finister, mez n’eo ket war vihanaat ec’h eï” |
« La hantise de devoir porter des vestes de toile mince. A Poullaouen est arrivée une histoire du plus haut comique. Un instituteur adjoint de la commune se mit dans la caboche d’écrire à Combes pour lui recommander une façon peu amène de traiter les paysans pratiquants de nos campagnes et la nécessité de faire une guerre de Judas à la langue des paysans. Et bien, il s’est trouvé à Poullaouen soixante individus pour signer cette lettre ! La moitié de ceux qui furent assez bêtes pour apposer leur signature au bas de cette lettre n’ont obéi qu’à la peur de devoir à nouveau porter des vestes de toile. Il leur aurait été dit : « Signe-là, mon cher ! Sinon, tu tomberas aussitôt entre les mains des nobles et alors tu auras l’ordre de porter des habits de toile comme jadis ! » . Grande est la renommée des Poullaouennais dans ce coin du Finistère et cette réputation n’est pas près de diminuer.. » |
Ar Bobl, n° 1, 24 septembre 1904 |
Jaffrennou se moque
1) de la crédulité, de l’ignorance et de la lâcheté des paysans de Poullaouen qui craignent le retour de l’Ancien Régime, donc de la dîme, de la corvée de grand chemin et de l’usage d’habits mince, fragiles donc peu prisés.
2) des instituteurs publics de cette commune : le protestant Chopin et le socialiste Guillemin, qui feraient un usage abusif de la pétition en accréditant l’idée simpliste : République = progrés, y compris vestimentaire (vêtements de laine et de velours) et linguistique (langue française), Ancien Régime = persécution et obscurantisme (langue bretonne)
Dernière modification le 14/03/2013