En 1906 comme en 1902, la désignation des députés, au scrutin masculin uninominal majoritaire à deux tours , constitue une élection de combat.
Le Bloc des Gauches, encore cimenté par l'anticléricalisme, est jugé sur la Séparation des Eglises et de l'Etat, effective depuis décembre 1905, sur la question des inventaires des biens d'églises, et aussi sur la révision du second procès de Dreyfus, comme sur le projet de suppression de l'enseignement congréganiste.
Par rapport aux résultats de 1902, la gauche anticléricale dans les moëlles se renforce en Bretagne: si elle perd Brest et Paimpol, elle gagne Quimperlé, Châteaulin 1, Guingamp 1, Saint-Malo 1. Les grands perdants sont les républicains modérés, alliés au sein du Bloc aux radicaux et aux socialistes: ils doivent en effet céder cinq sièges: Saint-Malo 1, Châteaulin 1, Quimperlé, Loudéac, Monfort et n'en ravissent qu'un seul (Paimpol).
A droite, nationalistes et royalistes comptent toujours 14 sièges sur 43 et les républicains catholiques de diverses nuances ont gagné trois sièges et en ont cédé un.
Au total:
Gauche résolue | Gauche modérée | droite libérale | droite autoritaire | |
1902 | 9 | 14 | 6 | 14 |
1906 | 11 | 10 | 8 | 14 |
Les lettres "P" ou "C" apparaissant dans les circonscriptions électorales symbolisent le vote du député lors du débat du 13 juillet 1906 portant sur la réintégration de Dreyfus dans l'armée. La veille, la Cour de Cassation a annulé le verdict du Conseil de guerre de 1899. 343 députés, dont 11 Bretons, ont émis un vote en faveur de Dreyfus; 232 députés, dont 20 Bretons ont refusé de reconnaître l'innocence du capitaine condamné en 1894. On compte 6 abstentionnistes et 6 absents.
Dernière modification le 14/09/2012