Ar Bobl (1904 - 1914)

Le journal de Taldir Jaffrennou: "le Peuple"

[PNG] ArBobl_logo_100

Identifiez-vous pour accès privé

Déconnexion.

 

14/08/2023

ADVERSAIRES DE TOUS ACABITS                 Cette page a été complétée en février et juillet 2018

 

e) les adversaires

« Ar sosialisted ru-tan

Ar Bobl, n° 87, 19 mai 1906

Traduction : « Les socialistes rouge-feu »

 

[PNG] caricature antiblocarde 92 23 06 1906 en breton

 

Ar Bobl, n° 92, 23 juin 1906

Traduction: Jean Yves Michel, octobre 2014:

Le Monsieur Blocard: "Aie ! C'est le curé que tu dois mordre, pas moi ! O p... ... Il est sûrement malade, il ne me reconnaît plus !"

Le tenant de la lutte pour les places attaqué par le tenant de la lutte des classes, tandis que s'éclipse leur victime commune

 

Paotred an draill

   Paul Gourmelon, ar skrivanier-ze euz arsenal Brest pehini oa bet tapet troc'ha orjalennou ar telegraf var linen an hent-houarn, on euz tremenet konsaill a vrezel dirgwener. Bet eo kondaonet da 2 vla prizon ha 900 lur amand. N'eo ket paët ker.

Les fauteurs de désordre

Paul Gourmelon, cet employé aux écritures de l'arsenal de Brest, qui fut pris sur le fait à couper les fils métalliques du télégraphe le long de la voie ferrée, est passé devant le conseil de guerre vendredi. Il a été condamné à deux années de prison et 900 francs d'amende. Ce n'est pas cher payé.

Ar Bobl, n° 358, 4 novembre 1911 Traduction: Jean Yves Michel, juillet 2014

 

 Socialisme et agriculture...

Sosialisted ha kouerien

    Ar Sosialisted, an Hantererien evid lavaret eur giz brezonek, o deuz neve zalc'het etrezo eur vodad en kear Limoges, evid ober eun enklask braz var gondision ha stad ar c'houerien hag evid sevel eur programm labour-douar gouest da zigas ar baisanted var zu ar Sosialism. Moïen a ve da zonjal, en eul lenn ar programm-ze, penoz n'en defe hema talvoudegez all a-bed, nemed hini eur programm votadek lakeet dirag daoulagad tud divar ar meaz.

     Da ziwall zo, koulskoude, da veza tromplet var gement-ze. Var natur ha mennoz ar sosialism, den n'all mui fazia. Evid peb gwir sosialist, ar sosialism a dle beza eur stad ar vuez, en pehini e vezo hanteret kement tra a zo ezom evit labourat. Dre ze, an douar, an tier-uzin, ar mekanikou, ar benviou, an arc'hant zoken a vezo dilemmet digant o ferc'hennou brema ha treuzformet en percheniez boutin etre an holl.

   An den hanvet Karl Marx en doa skignet da genta ar mennoz-ze e-mesk an dud, er bloavez 1867, ha ne dal ket ken nac'h, eun hevelep programm a zo barrek da drei o fennou d'ar vicherourien, pere a zo hirio, en Franz, ouspenn tri million, euz a bere eun hanter-milioun a zo dorn ha dorn en Boursiou-Labour.

   Mez mar gall eur seurt c'hoantegez plija ha n'o deuz netra nemed ar gopr a douchont bemdez evid o labour, kaout a raio etouez ar pevar milioun a broprietourien vihan a zo en Franz, ha na lezint ket laërez d'ezo o feadraïk var zigare rei beb a gementad d'an holl.

   Setu aze ar pez a zo bet komprenet mad gant an hantererien dastumet en kear Limoges. Gweled o deuz pegen diez a vije  d'ezo rei o doktrin da blijout d'ar perc'hennou bihan divar ar meaz, ar re o deuz daou pe dri park, diou pe deir vioc'h, ha ze zo kiriek o deuz savet eur programm nevez, evid dikenvelli ar berc'heniez vraz deuz ar berc'heniez vihan.

   Ne fell ket d'ar baizanted kredi e vezo hanteret o feadraïk, nan, na vezo lodennet nemet peadra ar re o deuz kalz.

  Mez kement-ze n'eo nemed gaou ha tromplezon, rag Engels a skrive, goude Kendalc'hou sosialist Marseill ha Naoned:"Ne dal ket boan prometi d'ar c'houerien, na pez na vo ket gallet delc'hen". Ar sosialist Shiepel a lavare ive:"Na lezomp ket tud hon c'hosteen da vond da stigna pechou d'ar baizanted".

   Jaurès en deuz lavaret ive, en eur seanz deuz ar Gambr, an 3 a viz Gouere 1897 penoz "zoken mar bije lezet eur pennadik en he zao, berc'henniez païzant a vije red-mad dizober anezhi dindan renadur ar Sosialisted". Hag e lavare c'hoaz:" Heb aoun, heb gwander, chenchomp perc'heniez peb-unan en perc'heniez d'an holl".

   Mez daoust d'o fineza,  an hanterer no deuz ket gallet c'hoaz dond a-benn deuz rezon vad ar c'houerien, na zoken deuz sanz vad ar vevelien, rag an neb a oa mevel dec'h a weler aliez merour bihan hirio, ha varc'hoaz e preno eun tam douar bennag ha neuze, d'e dro, hen a vezo eur perc'hen bihan, ha naturalamant eun enebour d'ar sosialisted"

     FANCH


 Les socialistes et les paysans

   Les socialistes, les partageurs comme les nomme une coutume bretonne, ont tenu à nouveau un congrès à Limoges, aux fins de mener une grande enquête sur les conditions de vie des paysans et leur place dans la société, et de bâtir un programme agricole capable d'attirer les cultivateurs vers le socialisme. Il est permis de penser que la lecture de ce programme en dit long sur son inutilité, sauf sur le plan électoral, dans les circonscriptions paysannes.

   Cependant, prenez garde de vous laisser tromper par ce texte. L'idéal socialiste affirme que personne ne manquera plus de rien. Pour un vrai socialiste, le socialisme doit être une étape au cours de laquelle tout ce qui est nécessaire pour travailler sera partagé. Ainsi, la terre agricole, les usines, les machines, les outils et même l'argent seront enlevés à leurs actuels propriétaires et donnés en indivision à tous, promus propriétaires communautaires.

   Un individu nommé Karl Marx a répandu le premier cette idée en 1867, et s'il n'est pas  combattu, un tel programme est capable de tourner les têtes des ouvriers, lesquels se comptent plus de trois millions en France, dont un demi-million d'adhérents très solidaires des bourses du travail.

    Mais si une telle avidité peut caractériser à ceux qui ne touchent journellement qu'un salaire pour prix de leur travail, elle ne peut que déplaire aux quatre millions de  petits propriétaires français, qu'il n'est pas question de voler , en donnant, par exemple,  une partie de leurs minces avoirs à tout le monde.

     Voilà ce qu'il faut bien comprendre du programme des partageurs réunis à Limoges. Ils perçoivent la grande difficulté qui serait la leur pour bâtir un doctrine que les petits prorétaires agricoles verraient d'un bon oeil, ceux qui possèdent deux ou trois champs, deux ou trois vaches et ces socialistes sont coupables de bâtir un nouveau programme afin de séparer les gros possédants des petits propriétaires.

 Les paysans ne veulent pas croire au partage de leur petit bien, non, ne seront partagés que les biens de ceux qui en ont beaucoup.

     Mais tout ceci n'est que mensonge et tromperie, car Engels écrivait, après les Congrès de Marseille et Nantes:"Il est inutile de promettre aux paysans ce que nous ne pourrons tenir". Le socialiste Shiepel écrivait: "Ne laissons pas les nôtres tendre des pièges aux paysans".

   Jaurès a dit aussi, au cours de la séance de la Chambre des Députés du 3 juillet 1897 que "à coup sûr, si on lui laissait un bout de terre, le paysan propriétaire désobéirait fermement sous un régime socialiste". Elt il a ajouté:" Sans peur et sans faiblesse, transformons le propriétaire égoïste en propriétaire communautaire".

  Mais bien qu'il finasse, le partageur est incapable de venir à bout de la saine raison des paysans, pas plus que du bon sens des domestiques de ferme, car celui qui était commis hier se voit aujourd'hui fermier et demain il achètera un bout de terre quelconque et ainsi, à son tour, il sera un petit propriétaire, et, naturellement, un adversaire des socialistes"

      François

 Ar Bobl, 17 novembre 1906
 Traduction: Jean Yves MICHEL, juillet 2018

 


 Taldir fait campagne contre un des vassaux du député radical Dubuisson, qu'il déteste, en 1907..

 

Votadeg

Ropars, maër Plonevell, a zo bet choazet disul gant Dubuisson hag e gamaraded da vond adarre var ar renk evel konsailler arondissamant.

Ropars oa o klask chom heb mond. "C'houi, emean da Dubuisson, o peuz votet an arc'hant tout evidoc'h ha ni n'hon deuz netra. Me 'n em brezanto mez a fouetin ket eu liard". Neuze, Lancien, maër Keraëz, a neuz laret e kermerche ar frejou var e gont.

Evidomp, n'hon beuz netra da laret eneb Ropars; koulskoude na rimp ket ali da voti 'vitan.

Tremen heb voti pe voti billet gwen. Lakat Ropars da dremenn an taol kenta a ve mond a du gant Dubuisson, ha gont a ret petra neuz great biskoaz Dubuisson koz evid Keraez. Ropars, maër Plonevell, a vo dalc'hmadeur c'hroadur da Dubuisson; pe gwir eo et dindan-an. Gwaz evitan.

 Election

Ropars, maire de Plounévézel, a été choisi dimanche par Dubuisson et ses affidés afin de se porter encore candidat au conseil d'arrondissement.

Ropars cherche à demeurer conseiller et non à s'en aller. "Vous, dit-il à Dubuisson, avez voté toutes les subventions en notre faveur et nous n'avons rien déboursé. Je me présenterai mais je ne dépenserai pas un liard en pure perte !". Là-dessus, Lancien, maire de Carhaix, déclare qu'il prendra tous les frais de la campagne à sa charge.

Entre nous, je n'ai rien contre Ropars; cependant, je ne peux vous conseiller de voter pour lui. Abstenez-vous ou votez blanc. Elire Ropars au premier tour, c'est faire cause commune avec Dubuisson et je vous ai conté  que le vieux Dubuisson n'a jamais rien fait pour Carhaix. Ropars, le maire de Plounévézel, sera toujours une créature de Dubuisson; on ne peut nier qu'il se soit mis sous sa coupe. Mauvais pour lui.

Ar Bobl, n° 148, 27 juillet 1907 Traduction: Jean Yves Michel, juillet 2013

 

Ropars, seul candidat, est réélu au conseil de l'arrondissement de Châteaulin, mais est battu aux élections municipales de 1908. Il meurt en janvier 1914. Ses funérailles ont lieu à l'église de Plounévézel

 

Le prolétariat rural de Poullaouen reçoit la visite d'un élu généreux


 Poullaouen - An devejour hag an depute

D'ar sul e oa gret al lein vraz en Poullaouen, an Aotrou Dubuisson, depute, brudet evit e vadelez var poënt an arc'hant, en em gavaz en ti butun asamblez gant eun neubeud devejourien hak artizaned. Unan deuz ar re-ma a c'houlennaz a vouez uhel:

"Piou a baëo ar sigarennou ?"

Respont a-bed. Dubuisson a droe e benn var an tu all.

Neuze an devejour pehini a gontaz kement-ma d'in e-hunan, a ieaz d'e c'hodel, a dapaz eur pez pevar real, hag a prenaz gantan ugent sigaren a wennek, evid rei unan da gement a oa en ti.

Pa dremenaz dirag an depute, hema a gemeraz eur sigaren ive ha lavaraz "merci" d'an devejour

 Poullaouen - Le journalier agricole et le député

Ce dimanche  à Poullaouen s'étant tenu un grand repas, M. Dubuisson, député, renommé pour sa générosité en matière d'argent, se trouva mêlé à quelques journaliers et artisans dans le bureau de tabac. L'un d'eux demanda à voix haute: "Qui paiera des cigarettes ?". Pas de réponse. Dubuisson tourna le dos. Alors le journalier qui  m'a raconté les faits lui-même, prit dans sa poche un pièce de 1 franc et acheta 20 cigarettes pour un sou, afin de donner une cigarette à chacun des présents.  Quand il parvint jusqu'au député, celui-ci prit aussi  une cigarette et dit "merci" au journalier.

 Ar Bobl, 7 août 1909
 Traduction: Jean Yves Michel, février 2018

 


La classe ouvrière de Motreff reçoit une visite


Motreff - Prezegen

 Ar sitoian Roulier, prezeger sosialist euz ar Vrest, a zo bet dilun da noz oc'h ober eur gonferanz da vengleuerien ar Vill-neve, parrez Motreff. Ar gonferanz a zo bet gret en ti Fanch ar Lontr, hostiz tal ar gar. Eun tregont micherour bennag da Doullarc'hoat a oa en em rentet eno, evid esa sevel eun vreuriez-labour etreze.

 Motreff - Conférence

Le citoyen Roulier, conférencier socialiste de Brest, est venu lundi soir discourir devant les ardoisiers de Moulin-Neuf, en Motreff. La conférence s'est tenue chez François Le Long, aubergiste à la gare. Une trentaine d'ouvriers de Toul ar c'hoat s'étaient rendu là afin d'essayer de fonder, entre eux, un syndicat ouvrier.

Ar Bobl, n° 56, 14 octobre 1905 Traduction: Jean Yves Michel, juin 2014


A Spézet, lors du scrutin du second tour des élections législatives, l’adjoint au maire Bréniel, grand bouffeur de curés devant l’Eternel, se mit en évidence :


Spézet – « Goude lein, Breniel a reaz eun diskour divar dreujou an Ti-ker : « C’hui, Otrou Kure, tachet mond ‘mez ar maëri. C’hui a zo aman var mad ar gommun ! ». Ar c’hure a respontaz : « Me m’eus urz da veza aman ! » »

«  Après le déjeûner, Breniel fit un discours à propos des biens municipaux : « Vous, M. le vicaire, tachez de sortir de la mairie ; vous êtes ici sur un bien communal ! ». Le Vicaire répondit : « J’ai ordre de rester sur place ! »
Ar Bobl, n° 89, 2 juin 1906 Traduction: Jean Yves Michel, février 2014


 

Huelgoat  - « Fégean, roué braz ar c’hontre » 

N° 143, 22 juin 1907

Traduction :

Fégean, maire et conseiller général radical d’Huelgoat, « grand roi de la contrée » 

 

« Fégean zo aet da Eskob.

Fegean, maër Huelgoat, n’eo ket awalc’h d’ean kas ar veleien kuit eur wech int et er-maez ar barrez […]. Skrivet a neuz da Villatte pe d’unan bennag deuz ar menez mod gantan evid digas beleien chismatik da Huelgoat, ha bet  a neuz lizer da lavaret d’en e vijet digaset da Huelgoat daou velek gall. [….]  An enor am meuz, emezan, da rei da anaout da dud d’ar gommun e meuz resevet daou lizer digant daou velek gall a c’houlen dont da Huelgoat.

[…] Fegean maër, Fegean Konsailler jeneral, Fegean Eskop ! Pelec’h e tihano ? Pa vo Pab »

« Fégean devient Evêque. Fégean, maire d’Huelgoat n’est pas à la veille d‘expulser les prêtres de sa commune. Il a écrit à Villatte ou à un individu de son acabit afin de faire venir à Huelgoat deux prêtres schismatiques français […]  « J’ai l’honneur de faire savoir, dit-il, à mes administrés, que j’ai reçu deux lettres émanant de prêtres français qui ont demandé à s’installer au Huelgoat » […] Fégean maire, Fégean Conseiller général, Fégean Evêque ! Quand s’arrêtera-t-il ? Quand il sera Pape »
Ar Bobl, n° 145, 6 juillet 1907 Traduction: Jean Yves Michel, janvier 2014

 

        Cette diatribe de Jaffrennou dirigée contre l’un des ennemis politiques les plus détestés, s’inscrit dans un conflit aigu, celui des presbytères..

     La loi de Séparation des Eglises et de l’Etat français de 1905 donne aux municipalités la propriété des presbytères. Les édiles peuvent louer ces bâtiments à qui ils veulent. Si des familles nombreuses dépourvues d’un logement décent se présentent à la mairie, le conseil municipal peut faire procéder à l’expulsion des prêtres. Cependant, cette procédure demande du temps. Aussi, le maire d’Huelgoat entend-il donner satisfaction à ses partisans en faisant venir à Huelgoat deux prêtres non reconnus par Rome…afin de gêner les deux prêtres catholiques en place…

 





 

 

 

 

 

Le contenu de cette page reste a saisir...






Dernière modification le 29/07/2018

Site motorisé par ZitePLUS 0.9.1