VOCATIONS SACERDOTALES ET MISSIONS: DEUX INSTRUMENTS DE MESURE DE L'INTENSITE DE LA VIE RELIGIEUSE DANS LE POHER, 1891-1915
Au cours du quart de siècle qui court de 1891 à 1915, l'Eglise, les prêtres, les ouailles sont pris dans une tempête que font souffler les radicaux-socialistes "bouffeurs de curés".. Le Poher finistérien ne réagit pas exactement comme le diocèse de Quimper et Léon dont il fait partie.
Pour ce qui concerne les vocations sacerdotales, les évolutions des deux courbes sont parallèles. Mais le Poher est une "terre froide": peu de prêtres en sont issus; les presbytères du Poher se remplissent de prêtres léonards. Le Poher "importe" des recteurs et vicaires du reste du diocèse. Ceux-ci, sauf exception, considèrent leur séjour comme temporaire, en somme un temps de Purgatoire terrestre, sauf s'il s'agit des "bonnes paroisses " comme Cléden-Poher, Plonévez-du-Faou, Châteauneuf-du-Faou. Dans les paroisses arides, qui ne fournissent au Petit séminaire de Pont-Croix que très peu d'élèves, les prêtres venus du Finistère septentrional se comportent comme des croisés ou des missionnaires. Mais le combat est rude et la reconquête fragile...
Les vecteurs de cette "reconquista" sont les missions prêchées pendant une à trois semaines par des ecclésiastiques venus en voisin ou de très loin en raison de leur réputation de "tableauteur". Le Poher n'est pas laissé à l'abandon: le taux de tenue de missions y est supérieur à celui de la moyenne du diocèse entre 1896 et 1910. Cet effort du clergé n'ayant, semble-t-il, pas entamé l'indifférence ou l'hostilité de bien des paroissiens, la reconquête est poursuivie mollement au cours des années qui précèdent la Grande Guerre...
Dernière modification le 14/03/2013