Ar Bobl (1904 - 1914)

Le journal de Taldir Jaffrennou: "le Peuple"

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14/08/2023

                                                                                                                Page complétée le 31 mars 2015 et le 9 février 2018

Cette page contient des entrefilets concernant

Carhaix (2), Kergloff, Saint-Hernin, Locmaria-Berrien, Collorec, Saint-Goazec, Maël-Carhaix, Magoar


Persécutions et tracasseries...

--- A l'encontre d'enseignants

Tribunal correctionnel de Châteaulin:

  "L'Etat contre MM. Le Jehan, Morice, Le Corre, instituteurs libres, M. l'abbé Quiniou, curé de Carhaix, infraction à la loi du 1er juillet 1901: Congrégation non autorisée (Frères de l'Instruction chrétienne de Ploërmel, direction d'un école libre, mise à disposition d'un local", série 10 U 7/72, archives départementales du Finistère. 

"Instituteurs libres de Carhaix déférés pour la troisième fois en un an devant le tribunal correctionnel de Chateaulin pour infraction à la loi de 1901 dirigée contre les écoles congréganistes.  Acquittement."

 Ar Bobl, n° 14,   24 décembre 1904

 

  Il s'agit des instituteurs de l'école Saint-Trémeur, fondée, en 1898, par les Frères de l'Instruction chrétienne. La célèbre loi du 1er juillet 1901 autorisant la création d'associations de toutes sortes, précise qu'aucune congrégation religieuse ne peut se former sans autorisation (article 13) donnée par un vote parlementaire spécifique. L'enseignement est donc interdit aux membres des congrégations n'ayant pas obtenu du Parlement le précieux sésame. Pour les congrégations autorisées à enseigner, un simple décret suffisait. Cependant, Combes décida de durcir la législation; le 18 mars 1903, l'autorisation fut refusée aux 25 congrégations enseignantes françaises.

Mais à partir de novembre 1904, l'autorité de Combes s'amenuise (il tombe  le 14 janvier 1905) et la justice, toujours prompte à pressentir les futurs changements, se montre plus tolérante..

 

" Carhaix - Perquisition chez les Ursulines

Les religieuses Ursulines de Carhaix, chassées de leur couvent, ont, pour la plupart, émigré en Cornouaille anglaise où elles ont ouvert un établissement à Plymouth. Cependant, une demi-douzaine environ ont reçu asile dans un immeuble appartenant aux Sigay de La Goupillière et situé rue de la Tour d'Auvergne. C'est l'ancienne maison même où naquit le héros.

   Ces religieuses ayant été dénoncées au Parquet de Châteaulin comme continuant à vivre en communauté, infraction prévue par la loi de 1901 sur les Congrégations, le Parquet s'est transporté à Carhaix et a perquisitionné au domicile des Ursulines. Les meubles furent ouverts et la correspondance saisie. De plus, les religieuses étaient accusées d'avoir ouvert une "garderie" pour recevoir des enfants au-dessous de six ans. Deux d'entre elles et quelques parents furent interrogés. Ce délit n'a cependant pas été retenu. L'affaire sera évoquée devant le Tribunal correctionnel.

    Cet épisode de la guerre religieuse remet à l'actualité les nombreux malheurs que les Ursulines ont éprouvé (sic) de tout temps à Carhaix: expulsion en 1792, retour sous l'Empire, nouvelle expulsion le 12 septembre 1907"

  Ar Bobl, n° 418, 21 décembre 1912

 

"Magoar - Expulsion de religieuses

   La brigade de gendarmerie de Bourbriac, escortée d'un bataillon du 48e d'infanterie, a procédé, le 27 février, à l'expulsion par la force de neuf religieuses qui vivaient en communauté à Coatpiquet, dans une maison qui leur avait été donnée par notre ami M. Louis Ollivier, député de la 2e circonscription de Guingamp.

  Les neuf religieuses, chassées comme à dessein par ce temps de neige, se sont réfugiées à Kerpert, commune voisine de Magoar. La population a manifesté en leur faveur"

     Ar Bobl, 6 mars 1909


   Tracasseries à l'encontre de  municipalités libérales, voire conservatrices 

Saint-Hernin

   « Barguil, maire de Saint-Hernin, fut suspendu en 1900 pour avoir pris part à une manifestation en faveur des religieuses à Quimper »

Ar Bobl, n° 484, 28 mars 1914

●  le Préfet tance les tenants de l’école privée, à Cléden

   « Considérant que la maçonnerie du puits n’est pas faite, que l’excavation ouverte au niveau du sol sans aucun rebord, n’est recouverte que de quelques branchages, qu’une élève, s’échappant de la cour de récréation qui n’est pas close, pourrait y tomber sans que personne s’en aperçoive.

  Considérant que les cabinets d’aisance sont placés dans des conditions telles que la surveillance est rendue absolument impossible pendant les heures de classe, il est fait opposition, dans l’intérêt des bonnes moeurs et de l’hygiène au maintien de l’école privée de filles de Cléden-Poher »

Arrêté du  Préfet du Finistère, 1905, archives départementales du Finistère, 1 T 263

   Les édiles de Kergloff sont sur la sellette:

"Ecole des filles - Cette école touche au cimetière; air et lumière y font défaut; on ne peut imaginer installation plus triste et plus antihygiénique" ; "Les portes des cabinets sont en très mauvais état, les urinoirs n'ont pas de cases séparées"  

   Rapport de l'inspecteur primaire à l'inspecteur d'Académie,  5 janvier 1905 et 22 février 1907, archives départementales du Finistère, 1 T 808

              ● Fondateurs et enseignantes de l'école privée de filles de Motreff sont l'objet de l'attention de l'inspecteur primaire en 1911 :

"J'ai trouvé la deuxième classe confiée à Mlle Le G. qui figure sur le registre du personnel en qualité de lingère-surveillante. Elle était occupée à faire lire les plus jeunes élèves pendant que les autres faisaient une copie. Les élèves les plus avancées ne connaissent que quelques mots de français"

  Lettre de l’Inspecteur primaire de Châteaulin à l’Inspecteur d’Académie, 15 février 1911, archives départementales du Finistère , 1 T 1476

L'enlèvement du crucifix de l'école à Saint-Goazec

   "L'enlèvement du crucifix de l'école des garçons a profondément ému et indigné la chrétienne population de Saint-Goazec et y a donné lieu à une belle manifestation de foi. Prévenu après coup de l'exécution des ordres transmis par  l'Inspecteur primaire de l'arrondissement, le maire, M. J.M. Plusquellec, tint à protester par un acte public contre une mesure qui, en violant les droits de la municipalité, blesse les sentiments connus de tous les habitants de la commune.

   La cérémonie de réparation a eu lieu le dimanche 20 janvier"

Ar Bobl, n° 123, 2 février 1907

●  Un maire hostile à l’école publique est sermonné par les autorités républicaines :

   Collorec :

« Une école importante comme celle de Collorec qui compte plus de cent enfants, ne peut plus longtemps être privée de l’usage du puits et des cabinets d’aisance. Je suis d’avis que M. le maire soit invité à faire faire d’urgence les réparations et l’acquisition de mobilier demandées par l’instituteur » 

Lettre de Nicol, Inspecteur primaire à l’Inspecteur d’Académie, 6 octobre 1904, archives départementales du Finistère, 1 T 802

 

 Locmaria-Berrien:

"On ne peut indéfiniment laisser à une seule institutrice la charge de 90 élèves répartis entre 3 ou 4 cours dans un local destiné à 41 élèves"   

Rapport de l’Inspecteur primaire, 21 octobre 1912, archives départementales du Finistère ,  1 T 811

 

" Maël-Carhaix - Opposition à l'ouverture d'une école libre.

Le Conseil départemental de l'enseignement primaire dans les Côtes-du-Nord s'est réuni à Saint-Brieuc le 13 mars sous la présidence de l'Inspecteur d'Académie, M. Guéry.

  Etaient présent MM. Rouxel, de Keranflec'h et Philippe, Conseillers généraux, Legagneur, directeur de l'Ecole normale d'instituteurs; Mme Eidenschenek, directrice de l'école normale d'institutrices; Moënner, inspecteur primaire à Saint-Brieuc; Martin, inspecteur primaire à Lamballe; Lenormand, directeur de l'école publique laïque  de Saint-Brieuc [...]; Mme Penanhoat, directrice de l'école Saint-Sauveur à Guingamp; Soeur Saint-Sophie, institutrice libre à Pleumeur-Bodou; M. Philippe, directeur de l'école libre de Plouha.

   Pour la troisième fois le conseil départemental avait à s'occuper de l'école libre que Mlle Le Chaussée devait ouvrir à Maël-Carhaix. L'opposition avait déjà été maintenue deux fois. L'administration académique demande au conseil, pour la troisième fois, de s'opposer à l'ouverture de cette école. Elle invoque deux motifs: 1) Absence d'eau potable 2°) Communication des classes avec le logement du propriétaire, M. Boucher.

   Le conseil départemental a naturellement retenu ces deux motifs, à la demande de l'Inspecteur d'Académie. Me Bienvenu avait cependant démontré 1°) qu'il y a un puits dans le jardin 2°) que les logements de M. Boucher sont séparés des classes par les appartements de Mlle Le Chaussée"

Ar Bobl, n° 26, 18 mars 1905






Dernière modification le 26/09/2019

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