Le patronage Saint-Louis, fondé en 1905
Carhaix - Conférence - On nous écrit :
« Le groupe socialiste de Carhaix a fait venir samedi soir le citoyen Cachin [1] , délégué du P.S.U. [2] , pour nous entretenir de questions sociales, retraites ouvrières, salaires, etc…
M. Pierre Postollec , secrétaire de mairie de Plouguer, présidait.
Les organisateurs de la réunion invitèrent d’abord un jeune et entreprenant citoyen à prendre la parole. Celui-ci nous explique ce qu’est et ce que veut le nouveau groupe de la Jeunesse laïque dont il est le fondateur-secrétaire. Pour mieux nous faire comprendre, il essaye d’établir un parallèle entre le Patronage Saint-Louis et le sien. Il réussit à révolter quelques personnes par des affirmations hasardeuses envers la jeunesse catholique et les familles dont les enfants fréquentent le Patronage.
M. Louis Le Roux demande alors la parole pour relever l’expression « le Patronage Saint-Louis est une école de vice ». Il la conteste, affirme que, de l’avis des honnêtes gens, nos patronagistes sont dignes du respect de tous. Un auditeur lance à Le Roux l’épithète Camelot du Roi [3] . Le Roux en profite pour dire qu’il n’appartient politiquement à aucun groupe, mais que, intellectuellement toutes ses sympathies vont à la Ligue des Droits de l’Homme. Par conséquent, il ne peut être taxé de clérical. Il lance ensuite un défi aux pères de famille carhaisiens […] et les somme de protester contre les arguments du jeune citoyen […] Celui-ci s’enferre de plus en plus. Après une courte réplique de Le Roux, le président donne la parole au conférencier.
Quand ce citoyen eut fini, quelqu’un demande la parole. Est-ce un membre du Patronage ? Non, c’est M. Louis Coïc, chef de musique. Se plaçant du point de vue moral, il réfute les calomnies du premier orateur qui, tout en fondant un groupe nouveau, eût été mieux avisé en se dispensant d’injurier la maison concurrente. M. Coïc le félicite toutefois de son initiative et affirme aux applaudissements de toute la salle la moralité du Patronage Saint-Louis.
Ar Bobl, n° 348, 26 août 1911
[1] Né à Paimpol en 1869, bretonnant, Marcel Cachin est un des fondateurs du Parti communiste français (décembre 1920). Directeur de l’Humanité entre les deux guerres. Il meurt en 1958.
[2] Parti Socialiste Unifié
[3] Jeunes royalistes, lecteurs de l’Action française, particulièrement actifs dans les rues de Paris
Dernière modification le 15/03/2013